vendredi 18 novembre 2016

Ahmed Saadawi - "Frankenstein à Bagdad"



Bagdad subit des attaques terroristes à répétition. Pendant ses tournées, un chiffonnier récolte des morceaux de cadavres pour les assembler. Cet "être" prend vie lorsqu'il est investi par l'esprit d'un gardien d'hôtel mort lors d'un attentat. Il part tuer les assassins des victimes qui le constituent. 

Je n'ai pas particulièrement aimé cette lecture. Le récit m'a semblé sans relief. La ligne temporelle n'est pas rectiligne et forme des va-et-vient un peu déroutants. Le style de l'auteur ne m'a pas accrochée. Et puis chose étonnante, "Frankenstein" n'est pas le personnage principal. En fait, il n'y en a pas.

En revanche le décor, l'ambiance de quartier sont bien plantés, tout comme les relations entre les personnages (même absents) et les sentiments liés aux attentats. Ce sont les personnalités de chacun qui m'ont le plus plu, avec leur histoire personnelle, leurs espoirs et désirs.

Ce roman est donc un mélange de réalité avec les attentats, la fuite des habitants, la présence de l'armée américaine, et de science-fiction avec "Frankenstein", l'équipe de voyants.

samedi 5 novembre 2016

Jeanne-A Debats - "Alouettes"


A l'étude notariale où travaille Agnès, sorcière, sous la direction de son oncle, ont lieu des évènements déroutants : des couples improbables d'êtres surnaturels, qualifiés de "Roméo et Juliette", affluent pour se marier officiellement, contre l'avis de leurs familles. Bientôt ce phénomène prend trop d'ampleur pour être normal.

Ce roman fait directement suite à "L'Héritière". On y retrouve donc tous les personnages principaux : Agnès la sorcière orpheline, son oncle Géraud, le vampire garde-du-corps Navarre, la sirène Zalia, etc. L'intrigue est très sexy, donc destinée à un public averti.

Une nouvelle fois j'ai adoré!!! J'ai passé des moments extras grâce à l'humour bien trempé de Jeanne-A Debats. Mine de rien, on a droit à un cours sur la neurotransmission des circuits du plaisir. ;o) Et puis j'ai appris de ces trucs! Des faux immeubles dans Paris qui servent de cheminée d'aération pour la RATP! Il faut que je voie ça!

De plus je suis complètement fan de ce gros mélange riche en personnages surnaturels (il y a de tout, dont certains m'étaient inconnus), avec des caractéristiques tournées en dérision, et un fil conducteur du genre thriller. Selon moi, le plus important n'est pas de résoudre l'énigme, mais le chemin qui mène à sa résolution.
Sous le ton léger, l'auteure pose également de réelles questions existentielles et sociales qui m'ont faite réfléchir et dans ma tête ça a donné "Ah mais oui, c'est exactement ça!". Ce sérieux intégré à l'histoire m'a agréablement surprise. Il ne dénote pas du tout.

Le seul point où je suis restée septique (attention mini spoiler) : dans le monde virtuel, comme les personnes sont représentées par des avatars, comment les reconnaître? Je n'ai pas compris la recherche amorcée par Navarre de cette façon-là.

Une lecture à déguster accompagnée d'un verre de Lagavulin (à consommer avec modération, sinon c'est plus difficile de lire!).

mercredi 2 novembre 2016

Koushun Takami - "Battle Royale"


La République du Japon envoie chaque année des classes de 3ième, chacune isolée dans un endroit tenu secret, où les élèves doivent s'entre-tuer jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Au début du jeu, on leur distribue un sac contenant de l'eau, un peu de nourriture et une arme au hasard.

De suite j'ai fait le parallèle avec la saga d'Hunger Games, que j'ai lue il n'y a pas si longtemps. Parce que le principe est le même : dans un monde futuriste, des jeunes sont forcés à s'entre-tuer jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Et en effet, par la suite j'ai découvert les avis d'autres lecteurs et beaucoup font ce parallèle.
Cependant la comparaison s'arrête là. Ici, les combattants se connaissent tous puisqu'ils appartiennent à la même classe, et ce depuis plus ou moins longtemps. Les relations sont donc bien différentes. Tuer un être humain est déjà très difficile, mais tuer quelqu'un que l'on connaît un minimum, c'est encore pire!

Là est le point fort de ce roman : le développement des relations, l'étude psychologique de chacun en accord avec sa personnalité. Et il y a de tout! De l'élève timide au psychopathe, en passant par le naïf ou le calculateur. Il en découle des stratégies diverses, certaines surprenantes.
J'ai juste parfois trouvé que certains comportements ou dialogues étaient trop caricaturaux, ne collaient pas avec cette hypothétique réalité. 

En tout cas, on ne s'ennuie pas, l'action et le suspens sont partout. Et puis, bien vu le décompte des élèves restants en fin de chapitre! Mais du coup, parfois je trichais en regardant le nombre à venir. ;o)

Une chose est sûre, le roman est tellement violent que je ne regarderai pas le film! De mon point de vue, la violence par écrit est plus tenable que la violence par images.