Karel, un poète dénonçant les abus du pouvoir, a été assassiné, ses écrits détruits. Malgré tout, son souvenir, ses mots, survivent dans la mémoire de sa jeune sœur et d'un homme, surnommé Parleur, qui est apparu, venu de nulle part, dans leur village la Colline. Ce dernier entreprend d'éveiller la conscience de ce petit peuple face à l'injustice et au joug du gouvernement.
L'histoire prend place dans un village plus ou moins isolé, à une époque médiévale où les gens vivent de chasse et de pêche, et souffrent parfois de famine selon la sévérité de l'hiver. Les pouvoirs politiques et religieux mettent en place des décisions pour leur propre confort qui écrasent les travailleurs.
Ayerdhal nous dépeint une utopie à partir de faits négatifs qui ne sont pas sans rappeler indirectement ce que nous pouvons vivre. Je pense aux impôts, aux mensonges politiques que la population gobe, bien obligée, et qui subit défaitiste. Mais au travers de Parleur, il nous offre une possible solution, peut-être réalisable si seulement les gens ouvraient les yeux, décidaient de ne plus subir et se serraient les coudes. Mais bon, c'est une utopie...
La personnalité des protagonistes est bien fouillée et développée. J'ai
particulièrement apprécié "la Mante" qui est très complexe, torturée par
son passé et ses sentiments. De la même façon, j'ai été interpellée par le chef de l'armée locale, tiraillé entre son devoir, les ordres reçus et sa conscience, ses sentiments vis à vis de la Colline.
Son roman est fait à la fois de poésie et de philosophie. L'auteur nous parle d'amour, d'amitié, d'humanité. Je crois qu'on ne peut pas rester indifférent à cette histoire.
J'ai adoré!
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