A Aticamparo, des voyageurs arrivent de temps en temps en car à la recherche de tranquillité dans une pension tenue par Tessa, aidée de son fils simplet. La journée est tellement chaude que les rues sont effectivement désertes. Chaque personne amène avec elle son passé et son lot de sentiments.
Tout d'abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Sur Le Fil pour ce partenariat.
J'ai aimé ce livre en tant qu'objet par son format, la douceur de la couverture et des pages, la petite photo et le bandeau "intégré" qui présente le thème du roman. Mais pourquoi ne pas avoir opté pour une photo de Corinne Wargnier puisque l'auteure est photographe avant tout? Et son "œil" est vraiment doué!
Il s'agit d'un roman où tout est centré sur les émotions, les ressentis des personnages. Ils s'analysent au travers de leur comportement, des paroles échangés, de détails qu'ils découvrent sur les autres. Finalement, chacun est épié sans forcément s'en rendre compte.
Donc si vous recherchez un livre avec de l'action, passez votre chemin!
Donc si vous recherchez un livre avec de l'action, passez votre chemin!
Pour être honnête, j'avoue ne pas avoir accroché au style de l'auteure. Ses phrases sont trop alambiquées à en devenir incompréhensibles, au point où je me suis sentie inintelligente. Peut-être était-ce trop spirituel, trop dans la subtilité pour mon cerveau. Comme tout tourne autour des sentiments, des passages tirent en longueurs avec des redondances.
Pourtant l'idée de fond est bien trouvée et le manque d'action ne m'a pas gênée. J'ai apprécié l'ambiance générale qui est bien plantée. Une ambiance de huis clos dont je suis friande dans les films. Or on le retrouve parfaitement dans ce livre.
Ce sont les Wright qui m'ont le plus attendrie, même si j'avais deviné ce que contenait le sac en plastique. Leur comportement m'a rappelé mes grands-parents : beaucoup d'amour, une connaissance parfaite de son conjoint, mais des remarques un peu cassantes qui font partie de leur quotidien et prêtes à sourire.
Tous les personnages sont crédibles, bien décrits, peut-être Gab un peu moins : ses pensées à la première personne me paraissent en décalage avec son comportement quotidien, elles sont trop sensées.
Je pense que ce livre devrait être lu en plein été pour se plonger encore plus dans l'ambiance générale. ;o)
Bonjour Élise,
RépondreSupprimerC'est toujours un plaisir de lire la chronique d'un(e) lecteur(trice) sur un ouvrage qui nous tient à coeur - et pour cause. Si vous me le permettez, je vais vous donner mon point de vue sur ce roman que je trouve, pour ma part, magnifique. Tout d'abord, voici la présentation générale que j'en ferais :
Le roman s’ouvre sur l’arrivée d’Armand Faulkner à Aticamparo, dans la pension « Chez Tessa ». C’est un lieu au bout du monde, ou presque, une sorte d’utopie qui symbolise l’exil et l’ailleurs, un espace de la fuite, dans lequel Armand et tous les autres personnages vont se débattre avec eux-mêmes en regardant vivre les autres.
Roman d’atmosphère et de croisement des points de vue, C’est ainsi que la vie s’est arrêtée met en scène le drame de l’existence : à travers les parcours de vie de chacun des personnages, qui se sont tous retrouvés chez Tessa pour se délester de leur propre vide ; à travers l’histoire familiale de Tessa et de son fils, considéré comme un jeune homme « anormal », fruit d’un passé mystérieux, et dont les pensées, rapportées à la première personne à la manière de confidences, offre un contrepoint étonnant à une certaine forme de réalité ordinaire.
Au-delà du fait d'épier les autres, les personnages apprennent à se voir et à se connaître eux-mêmes ; ce roman interroge le regard et, par la confrontation des points de vue, souligne le contraste entre ce que que l'on perçoit de l'autre et ce qui l'anime intimement (et qui échappe au regard). Ce contraste est symboliquement et concrètement illustré par le personnage de Gab, qui bouleverse les idées reçues sur ce qu'on considère comme la normalité, la convention. C'est donc dans ce contraste (qui suscite nécessairement l'étonnement) que se dévoile la complexité des êtres. C'est ce à quoi tend le style de l'auteur, qui s'adapte parfaitement (à mon sens) à la réalité ainsi représentée...
Au plaisir de vous lire,
Bien à vous,
Maryline Martinol
Éditrice des Éditions Sur Le Fil